On connaissait, depuis longtemps, par la tradition littéraire et par les chaînes exégétiques, l'existence d'un commentaire grec sur le Livre de Job attribué à S. Jean Chrysostome. Ce commentaire n'avait jamais, jusqu'à maintenant, été publié. M. l'abbé Sorlin, prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand, dans sa thèse soutenue en 1975 devant l'Université Lyon II, a établi sur des bases nouvelles et élargies l'authenticité chrysostomienne de ce commentaire. L'édition critique de ce texte, en deux volumes, permettra d'accéder à l'interprétation que le plus grand orateur de l'antiquité chrétienne a donnée de l'un des livres les plus dramatiques de l'Ecriture et même de la littérature universelle. Sans doute, sous la plume de ce Père, ne trouvera-t-on pas de spéculations sur le problème du mal. Chrysostome est un antiochien, attaché à l'exégèse littérale et morale. La grandeur du mystère de Dieu, l'omniprésence de la Providence, le rôle de la tentation et de la liberté, l'énigme de la mort, la souffrance du juste et la prospérité de l'impie, le danger des richesses, l'éducation des enfants, le détachement des biens de ce monde qui, finalement, n'appartiennent qu'à Dieu, voilà les questions auxquelles le commentateur s'efforce de répondre, parce que ce sont celles de ses auditeurs. Ce sont encore les nôtres aujourd'hui.