Pour la plupart, l’Enfer de la Bibliothèque s’entend comme une légende, un fantasme, le territoire majeur de l’interdit qui alimente en retour toutes les curiosités. C’est le lieu fermé où l’on tient les livres dont on pense que la lecture est dangereuse. Historiquement c’est dans les années 1830 que les ouvrages imprimés réputés « contraires aux bonnes mœurs » et publiés sous le manteau sont séparés du reste des collections de la Bibliothèque royale. Ils furent ainsi rassemblés afin de constituer une section à part intitulée Enfer. Il en alla de même des estampes. Evoquer l’Enfer de la Bibliothèque, c’est donc entrer dans la littérature telle qu’on ne l’a pas apprise, lire des textes et regarder des images que la morale réprouve, que les institutions ont longtemps pourchassés et condamnés.